Le
premier magistrat de la commune de Leucate, à la suite de l'Association des
Maires de France, ne manque pas une occasion d’insister sur les difficultés
qu'implique la baisse des dotations de L’État aux communes au cours des années à venir. Il parle d’une perte de 1 million d’Euros sur 3 ans ; c’est
beaucoup mais cela ne représente quand même que 300 000 Euros par an sur
un budget global annuel d’environ 20 millions d’Euros (soit 1,5% de
baisse) !
La situation financière de la commune de
Leucate au regard de ces baisses de dotation n'est pas plus enviable que celle
de n’importe quelle commune surendettée.
L’image de Marvejols (12,8 millions d’Euros de dettes pour 5000 habitants) et
du drame municipal qui s'y est noué récemment,
devrait nous faire tous réfléchir. L’endettement
de Leucate dépasse les 20 millions d’Euros.
Lors d'une récente interview radiophonique (RCF
Radio du 23 septembre 2015), Michel PY a établi un parallèle entre l'échelon
communal et l'échelon familial en tant que noyaux de base de la société
française. Toucher à la Commune c'est aussi grave que toucher à la famille,
semble dire notre édile.
Notre société érige en principe la structure
familiale et la gestion du patrimoine et des biens familiaux « en bon père
de famille ». Ce n'est pas le seul aphorisme du genre ; mais que cela
signifie-t-il ? Principalement, une gestion « en bon père de
famille » signifie que celui-ci ne dépense pas tout l'argent du foyer,
fait des économies, fait fructifier le patrimoine, et évite de contracter des
dettes...surtout sur le dos de ses enfants !
Ce parallèle entre les grands principes d’une
gestion des biens familiaux « en bon père de famille » et la gestion
d'un budget communal est d’ailleurs rappelé
dans le Code Général des Communautés Territoriales.
Qu'observons-nous
à Leucate ?
Michel PY, en tant que gestionnaire de la
commune depuis 20 ans, semble ignorer
totalement les grands principes de la gestion « en bon père de
famille » qu’il préconise à grand bruit en tant que donneur de
leçons :
- des dépenses supérieures aux recettes,
- un recours systématique à l'endettement pour
équilibrer le budget (0,8 millions
d’Euros empruntés le 31/12/2014 pour boucler l’année !),
- un endettement à moyen et long terme (dont la
durée est très supérieure à la durée de plusieurs mandats de maire) supérieur à
100 % du budget,
- le recours à des artifices financiers (PPP de
15 millions d’Euros sur 15 ans pour l’éclairage public, SEMOP pour
l’aménagement et la gestion du Port) pour camoufler de nouveaux endettements
lorsque les banques refusent de nouveaux emprunts
- l’augmentation de la charge liée aux
rémunérations des fonctionnaires territoriaux ou aux contractuels,
- un train de vie municipal extravagant, selon
l’exemple des dépenses liées aux frais de déplacements des élus excessives
(voir la série d'articles sur LA SAGA DES ÉLUS) etc... etc…
A l’apparence de l'évolution de son
patrimoine personnel nous pouvons supposer qu'il se comporte chez lui en
« bon père de famille ». Qu'il se comporte donc de la même façon pour
ce qui est du budget communal ! On peut
douter de sa bonne volonté à ce sujet car les seules solutions qu’il a
préconisées lors de cette interview radiophonique reposaient sur ce qui fait
bondir l’électeur
- la réduction des possibilités d'investissements
pour l'aménagement de la commune,
- la réduction des subventions aux associations
- la réduction de l’animation culturelle et/ou
sportive,
- l’augmentation des ressources (les impôts et
taxes locales ?), sans envisager le moins du monde la réduction du train
de vie municipal ou des indemnités des élus!
Monsieur le Maire, soyez sérieux et comportez-vous comme les
habitants de Leucate l'attendent.
Plus de transparence, plus de cohérence, plus
de respect des deniers publics, plus de réalisme par rapport au montant de la
dette et de son poids dans le budget pour les années futures.
Prenez les choses avec sérieux sans opposer la
baisse des dotations et l'augmentation des impôts. Vous savez bien qu'il existe
un autre chemin : celui de la rigueur budgétaire et de la baisse des frais
de fonctionnement de la commune.
Les
constats que nous faisons nous incitent à penser que les décisions du maire ne
permettent pas de faire diminuer de façon sensible le surendettement accumulé
depuis 20 ans qu’il est au pouvoir. Sans un ensemble de décisions
volontaristes, nous traînerons cette dette à travers les années futures,
amplifiant ainsi les conséquences des baisses de dotations de L’État.
Une gestion non rigoureuse signifie un
déséquilibre financier durable.
Même si l'on peut regretter les décisions
prises par le gouvernement, force est de constater que les plus touchées seront
les communes les moins bien administrées. C'est, n'en doutons pas, la
démonstration qu'ont voulu faire les inspecteurs des finances, conseillers
techniques de l'exécutif.
Malheureusement, notre commune fait partie des mauvais élèves.
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