lundi 4 mars 2019

ET LES TSUNAMIS ?

Voilà un sujet qui, tel le monstre du Loch Ness, réapparaît de temps en temps lorsque l’actualité est terne où qu’une catastrophe lointaine fait la une. Alors quoi de neuf ?

Le CENALT (Centre National d’Alerte aux Tsunamis), discrètement opérationnel depuis 2012 après un lobbying inépuisable du sénateur Courteau, a été récemment accrédité par l’UNESCO. Il n’a pas encore fait parler de lui car il n’y a heureusement pas eu d’alerte à déclencher depuis sa création ! Voir info-tsunami.fr  pour plus d’info.

Selon futura-sciences.com « en moyenne, la Grande Bleue vit un grand tsunami par siècle. Ces raz de marée sont générés par des séismes eux-mêmes provoqués par le glissement de la plaque africaine sous la plaque eurasienne. Le dernier épisode tellurique majeur remonte au siècle dernier : en 1908, un tremblement de terre de magnitude 7,0 frappe la région de Messine, en Italie. Le tsunami qui en résulte crée des vagues dépassant parfois 10 mètres de hauteur et fait des milliers de victimes ».

A quoi le CENALT peut-il servir en ce qui concerne Leucate ?

Voilà le dispositif d’alerte mis en place :

La source de séismes majeurs la plus violente nous concernant se situe sur les côtes Algériennes ; c’est donc cette zone qui est l’objet de la surveillance. Le dernier tsunami majeur, dû à un séisme d’intensité 6,9, date de 2003.              
Selon midilibre.fr les calculs les plus pessimistes imaginent un séisme de magnitude 7,5 en Algérie - la plus grande menace - et une vague de 2 mètres, voire 3 à 4 mètres par endroits, déferlant sur notre rivage. L’été, les victimes pourraient-être nombreuses.

La Camargue serait la première touchée, 1 h 15 maximum après le départ du tsunami. La zone pilote, qui nous concerne directement, serait, elle atteinte en 1 h 36 environ. Par convention, le CENALT, informé en temps réel grâce à ses stations d’alerte, dispose d’un quart d’heure pour confirmer l’événement et déclencher l’alerte générale aux préfectures et aux mairies. Ces dernières auront donc "une heure pour évacuer les populations concernées".
"On peut utiliser des choses rudimentaires, à commencer par des porte-voix, haut-parleurs à installer le long des plages, précise Émilie Crochet. C’est efficace et peu cher. On aura sans doute recours au réseau de sirènes municipales, celles qui sont testées le mercredi, qui sont en cours de rénovation." Envoi de SMS et interruption d’émissions radio ou télé si nécessaire pourront compléter le dispositif.

VRAIS TSUNAMIS RECENSES SUR LES COTES DE 
MÉDITERRANÉE FRANÇAISE
 
ANNÉE
RÉGION
INTENSITÉ
1564
Nice
2
1717
Agde
3
1725
Marseille-Cassis
3
1812
Marseille
4
1812
Marseille
2
1817
Marseille
?
1829
Marseille
3
1841
Marseille
2
1841
Sète
3
1843
Marseille
3
1860
Marseille
?
1890
Le Grau du Roi
3
1892
Toulon
?
1894
Barcelone
3
1897
Six-Fours à Barcelone
3
1899
Marseille
2
1909
Marseille à Toulon
2
1979
Nice
3
2004
Marseille
2

Échelle d’intensité des tsunamis (échelle de Sieberg-Ambraseys) (en résumé !)
- 1 : très légère, imperceptible à l’homme
- 2 : légère, remarquée sur rivage plat
- 3 : assez forte, remarquée, inondation plages
- 4 : forte, inondation rivages, navires échoués, constructions abimées
- 5 : très forte, côte inondée, gros dommages, noyades
- 6 : désastreuse, inondation et destructions loin du rivage, nombreuses victimes

QUELLE EST L’IMPORTANCE RÉELLE DU RISQUE A LEUCATE ?

La région de Leucate est peu sismique ; le risque de tsunami lié à un tremblement de terre local est très faible et ce tsunami serait de faible ampleur. De toute façon un  réseau d’alerte ne pourrait servir à rien dans ce cas car le tsunami consécutif à un évènement proche suivrait de quelques minutes le séisme et aucune mesure d’alerte ne pourrait être prise !
Seuls des tsunamis consécutifs à des séismes très intenses et très lointains (Algérie essentiellement) sont vraiment redoutés, le CENALT jouerait alors pleinement son rôle d’alerte.

Mais quels dispositifs d’alerte ont-ils été mis en place sur le terrain par la commune de Leucate, dont c’est la responsabilité, pour éviter un carnage sur nos plages et dans les zones urbanisées très basses voisines de la côte ? Comment, par exemple, évacuer des plages de Port Leucate et mettre à l’abri quelques milliers voire dizaines de milliers de baigneurs en moins d’une heure ?


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