Statue de Françoise de Cezelly, Leucate Village |
Au cours
des 4 premiers articles de cette série, nous avons assez décrit la gabegie des
déplacements de nos élus au cours des années 2009 à 2011 pour que nos
concitoyens aient pris conscience de l’ampleur du problème : des dizaines
de milliers d’Euros, de nos impôts, sont gaspillés chaque année !
Pourquoi
ne parlons-nous pas maintenant des années 2012, 2013 ou 2014 ? Tout
bêtement parce que nous ne disposons pas encore de l’information officielle, et
ce n’est pas la municipalité qui va nous la communiquer gracieusement alors
qu’elle a tout fait l’an dernier pour retarder notre accès à ces renseignements
tout à fait légalement « publics » !
Nous
pouvons, par contre, vous informer de ce que devrait être la gestion des
déplacements d’élus responsables, soucieux de la bonne utilisation des finances
communales.
LEUCATE
RENOUVEAU nous reproche sur CAP LEUCATE de toujours critiquer (n’est-ce pas le seul rôle d’une opposition privée d’information ?) sans émettre de
propositions constructives : qu’il trouve ci-dessous une proposition
faite à la municipalité en place lui rappelant comment respecter les règles
officielles en matière de déplacements des élus et réduire le gaspillage de nos
impôts !
V - UNE GESTION SAINE ET CLAIRE DES DÉPLACEMENTS DES ÉLUS
Nous n’avons rien inventé,
toutes les données de cet article sont extraites du site web « Collectivités-locales.gouv.fr »,
le portail de l’État et des
Collectivités, et des rappels des bonnes pratiques de l'Association des
Maires de France évoquées, une nouvelle fois, lors du dernier congrès en
2014.
Les élus
Leucatois devraient être au courant de ces notions puisqu’ils se rendent tous
les ans en masse (7 délégués Leucatois en 2010 !) au Congrès annuel de
cette association, à Paris. M. Michel PY devrait d’ailleurs se rappeler qu’il
est membre du comité directeur de cette association et mieux mettre en pratique
les recommandations de ses publications !
1°) Régime de remboursement des frais
des élus municipaux
(Article L 2123-18 du Code Général des
Collectivités territoriales)
Le
mandat spécial :
Le remboursement de frais s'entend à la suite
de frais engagés par l'élu pour l'exécution d'un mandat spécial.
Le mandat spécial est une mission
accomplie dans l'intérêt de la collectivité, par un membre du Conseil
Municipal et avec l'autorisation de celui-ci, en dehors du territoire
de la commune.
Un mandat spécial ne peut donc être confié directement
par l'organe exécutif : le maire ou son adjoint ne peuvent pas signer un
ordre de mission sans qu'il soit autorisé en Conseil Municipal.
Le mandat spécial, qui exclut les activités
courantes de l'élu, doit correspondre à une opération déterminée de façon
précise. Par exemple :
- Organisation d'une
manifestation de grande ampleur (festival, exposition...),
- Lancement d'une
opération nouvelle (chantier important).
Le
remboursement :
Dans ce cas, les frais de déplacement et de
séjour sont remboursés dans les conditions applicables aux agents de l’État,
c'est à dire celles du Décret du 3 juillet 2006, pour mémoire :
- 15,25 Euros par repas,
-
60,00 Euros par nuitée,
- des indemnités
kilométriques suivant la puissance du véhicule et des frais de transport
remboursés sur la base d'un billet de train en 2ième classe.
L'élu doit avoir réellement engagé une
dépense pour que le paiement des frais soit régulier. Cela suppose le
processus suivant :
- Ordre
de mission
signé par le maire après avis du Conseil Municipal, cet avis doit contenir une
estimation prévisionnelle des dépenses liée à cette mission.
- Exécution de la mission (l'élu peut
demander une avance pour frais de mission).
- Rédaction d'une demande de remboursement
de frais de mission (avec fourniture des justificatifs ; billets de train,
notes de restaurants, hôtels, véhicule, etc.). Les formulaires de demande sont
à disposition sur les sites ministériels.
- Signature et validation de l'état de frais
de déplacement par le maire ou son délégué.
- Mise en paiement vers l'élu.
- L'exécution d'un mandat spécial et la mission à l'extérieur de la commune que
cela suppose doivent faire l'objet d'un compte-rendu au Conseil Municipal
par l'élu.
2°)
Les dérives Leucatoises
L’étude des pièces officielles des années
2009-2011 montrent d’innombrables écarts à ce schéma réglementaire, dont quelques-uns
sont pointés dans nos articles I à IV. Résumons :
Les moyens
de transports :
- emprunter l’avion au lieu du train pour un aller-retour
rapide de Leucate à Paris est compréhensible…à condition de rechercher alors
un tarif minimal (proche de 120 Euros). Certains de nos édiles ne volent jamais
à moins de 400 à 500 Euros, c’est inadmissible.
- emprunter un taxi n’est autorisé que lors-qu’aucun moyen de transport collectif n’existe. Certains de nos édiles les
emploient systématiquement, l’ardoise atteint parfois plusieurs centaines
d’Euros pour un seul déplacement.
- faire appel à un véhicule municipal conduit
par un chauffeur particulier pour un déplacement de plusieurs centaines de km durant
plusieurs jours est inadmissible : il existe partout des transports en
commun en France ! Notre première adjointe s’en est fait une
spécialité.
Les
hébergements :
Le tarif officiel (60,00 Euros par nuitée) est difficile à respecter dans certaines
localisations touristiques.
Systématiser des dépenses
de 200 à 300 Euros par nuitée, comme le font la plupart de nos édiles est
inadmissible.
Choisir des hôtels de
luxe localisés en lieux très agréables, mais si éloignés du lieu de mission
précis que le recours au taxi est « nécessaire » est inadmissible.
Les repas :
Le tarif officiel (15,25
Euros par repas) est plus facile à respecter, en tous lieux ou presque.
Nos édiles ne s’en
soucient guère et les factures inférieures à 30 Euros sont rares. On constate
cependant peu de débordements aussi spectaculaires que pour les hôtels.
Le mandat spécial et l’ordre de
mission:
Sa nécessité impérieuse ne semble pas avoir
atteint Leucate ! Si quelques rares ordres de mission figurent ici et là dans
les dossiers on n’y trouve aucune trace d’une autorisation donnée par le
Conseil Municipal.
Ceci ne peut surprendre LEUCATE POUR TOUS
puisqu’il a pu constater qu’aucune demande d’autorisation n’a été soumise au
Conseil depuis que ses élus y figurent ! C’est clairement inadmissible, le
rôle du Conseil est de vérifier l’intérêt de la mission et d’en fixer le
coût !
Le compte
rendu de mission :
Aucun compte rendu de mission, même sommaire,
ne figure dans les dossiers examinés. Ceci ne peut surprendre LEUCATE POUR TOUS
puisqu’il a pu constater qu’aucun compte rendu de mission n’a été soumis au
Conseil depuis que ses élus y figurent !
Comment évaluer l’utilité d’une mission sans
compte rendu ?
La
demande de remboursement des frais de mission :
Leur présence dans les dossiers est
exceptionnelle, un ou deux adjoints seulement semblant s’en préoccuper.
Les
« dossiers » incomplets :
Une très importante proportion des dossiers de
remboursement, qui ne comportent évidemment pas l’état de frais
réglementaire, sont incomplets en ce
sens qu’il manque de nombreuses factures de nuitée, de repas ou même de billets
de transport que l’on suppose pourtant avoir été engagés.
Les pièces ont-elles été perdues ?
Ont-elles été affectées à un autre compte que celui des déplacements ?
Ont-elles été réglées par un mécène anonyme ? Impossible de le savoir,
c’est un manque de clarté gênant.
3°)
Les conséquences de ces dérives sur les finances municipales
Ce laxisme généralisé – pour ne pas dire plus - de la gestion des
déplacements des élus Leucatois, puisqu’ils ne sont soumis à aucun contrôle du
Conseil Municipal, a des conséquences très coûteuses pour la commune qui
finance, en plus de déplacements utiles et normaux :
- certains voyages réalisés par des élus à des
fins de carrière personnelle
- certains voyages réalisés par des élus pour des
convenances personnelles
- des voyages dans des conditions systématiquement
extrêmement coûteuses de certains élus
- des voyages inutiles en meute pour de
multiples élus alors que la présence d’un seul suffirait, et ce, bien sûr, vers
des lieux agréables.
CONCLUSIONS
Cette
série d’articles basée sur l’exploitation des documents officiels que nous
avons pu nous procurer a mis en lumière le laxisme déplorable de la gestion des
déplacements des élus Leucatois.
L’absence
totale de contrôle par le Conseil Municipal, qui n’est qu’une des composantes
de l’OMERTA entretenue par le Maire de Leucate, favorise de telles dérives.
Le
respect par la municipalité des « bonnes pratiques » en la matière,
rappelées chaque année par l’Association des Maires de France, permettrait des
économies substantielles, de l’ordre de quelques dizaines de milliers d’Euros
par an !
L’ampleur
de la gabegie ainsi mise en évidence sur un point relativement mineur du budget
communal laisse craindre le pire sur d’autres aspects des finances municipales que
nous n’avons pu encore aborder.
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