7 heures. Bord de mer. Pieds
dans l'eau. Soleil levant. Canigou et Pyrénées bleutés. Mer étale : le bonheur.
Surgit alors un molosse agité,
non tenu en laisse, qui vient renifler nos mollets puis négligemment laisse
choir sa crotte que le maître ne daigne pas ramasser. Et la mer efface sur le
sable la fiente du clébard etc. Prévert n'en aurait pas fait une chanson.
Plonger dans l'eau dépeuplée
à cette heure. Plaisir de l'instant. Quand, fonçant droit sur nous, innocents
baigneurs, à deux trois mètres du rivage, arrive un bateau traînant ses lignes,
goguenard. Juste le temps d'éviter les ancets*. Un pêcheur, debout sur la
grève, obligé de rembobiner le fil de sa canne, invective en vain les
navigateurs. Il a une explication marseillaise à cette flagrante illégalité : «
Ils "arrosent" la capitainerie de bouteilles de pastis. »
Un peu plus loin un grand
blond ôtera, non seulement sa chaussure noire mais aussi tout vêtement et
exhibera, avant d'entrer dans l'eau des fesses rabougries rejointes par le cul
nul de sa compagne... Le camp de nudistes est à 10 minutes.
Été 2014. En bord de mer sur
la plage de Leucate-plage. Choses vues.
* Ancets = hameçons (occitan
leucatois)
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